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Conférence de presse du 6 mai 2022 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian
2022-05-06 22:00

À l’invitation du gouvernement de la République de Corée, le représentant spécial du président Xi Jinping et vice-président Wang Qishan conduira une délégation en République de Corée pour assister à la cérémonie d’investiture du président Yoon Suk-yeol à Séoul le 10 mai.

Phoenix TV : Nous constatons que le Japon est très actif sur la scène internationale ces derniers temps, avec de nombreuses personnalités politiques en visite dans des pays d’Asie, d’Europe et d’Amérique. Le 5 mai, le Premier ministre japonais Fumio Kishida a déclaré, lors de sa visite au Royaume-Uni, que le Japon est profondément préoccupé par les tentatives unilatérales de changer le statu quo en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale, par les activités de construction militaire rapides mais obscures et par la coercition économique. En évoquant les relations entre les deux rives du détroit de Taïwan, Fumio Kishida a également déclaré que « l’Ukraine pourrait être l’Asie de l’Est demain ». Quel est votre commentaire ?

Zhao Lijian : La coopération d’État à État doit contribuer à la paix, à la stabilité et à la prospérité régionales. Elle ne doit pas viser de tierces parties ni porter atteinte à leurs intérêts. Le Japon n’a cessé de glisser son propre agenda dans ses activités diplomatiques, d’exacerber les tensions régionales en créant des histoires au sujet de la Chine et de faire un grand tapage autour de la prétendue « menace chinoise ». En agissant ainsi, le Japon cherche à trouver des excuses pour renforcer ses capacités militaires et à saper la confiance mutuelle et la coopération entre les pays de la région. Cela n’est pas propice à la paix et à la stabilité régionales et cela ne recueillera aucun soutien. La Chine rejette fermement les paroles et les actes concernés de la partie japonaise. 

Taïwan fait partie intégrante du territoire chinois. La question de Taïwan est une affaire intérieure de la Chine, qui ne peut jamais être mise sur le même plan que la situation en Ukraine. Le Japon a de graves responsabilités historiques envers le peuple chinois sur la question de Taïwan et devrait donc faire preuve d’une plus grande prudence dans ses paroles et ses actes. Il n’a pas le droit de faire des remarques irresponsables sur cette question. Sur les questions maritimes, la Chine défend fermement sa souveraineté territoriale et ses droits et intérêts maritimes. Nous sommes également prêts à résoudre correctement les différends avec les pays concernés par le biais de négociations et de consultations afin de maintenir la paix et la tranquillité régionales.

Si la partie japonaise est sincère quant au maintien de la paix et de la stabilité en Asie de l’Est, elle devrait immédiatement cesser de provoquer la confrontation entre les grands pays et faire davantage d’efforts pour accroître la confiance mutuelle entre les pays de la région ainsi que promouvoir la paix et la stabilité dans la région.

Agence de presse Yonhap : Vous venez d’annoncer que le vice-président Wang Qishan assistera, sur invitation, à la cérémonie d’investiture du président nouvellement élu en République de Corée. Pourriez-vous nous faire part des considérations de la Chine concernant la présence du vice-président ?

Zhao Lijian : Le vice-président Wang Qishan assistera, en tant que représentant spécial du président Xi Jinping, à la cérémonie d’investiture du président Yoon Suk-yeol en République de Corée, à l’invitation du gouvernement de la République de Corée. Les deux parties mènent actuellement des consultations sur l’arrangement spécifique. 

La Chine et la République de Corée sont et resteront de proches voisins. Nous sommes également d’importants partenaires de coopération. Nous souhaitons à la République de Corée un grand essor dans tous les secteurs et espérons que l’amitié et la coopération entre la Chine et la République de Corée continueront à s’élever à des niveaux supérieurs. Nous sommes convaincus que, grâce aux efforts concertés des deux parties, les relations entre la Chine et la République de Corée ne cesseront de progresser en lien avec l’époque.  

Associated Press of Pakistan : Plus de 20 personnes sont mortes en raison de fortes inondations dans plusieurs provinces d’Afghanistan. En tant que voisine de l’Afghanistan, quel est le commentaire de la Chine ?

Zhao Lijian : Les graves inondations récentes dans plusieurs provinces afghanes ont fait des victimes ainsi que des dégâts matériels. La partie chinoise est profondément attristée par les pertes en vies humaines et exprime sa sympathie aux familles endeuillées et aux blessés. L’Afghanistan est un voisin et ami de la Chine. Nous sommes prêts à fournir une aide d’urgence au mieux de nos capacités en fonction des besoins de la partie afghane à la suite des inondations.

Agence de presse Xinhua : Demain, c’est le 7 mai. Il y a 23 ans, le 7 mai 1999, l’OTAN a bombardé l’Ambassade de Chine en République fédérale de Yougoslavie, tuant trois journalistes chinois et blessant plus de 20 diplomates chinois. Aujourd’hui, 23 ans plus tard, à l’approche de cette journée spéciale, quel message la Chine veut-elle envoyer ?

Zhao Lijian : Le peuple chinois n’oubliera jamais que le 7 mai 1999, l’OTAN, dirigée par les États-Unis, a bombardé l’Ambassade de Chine en République fédérale de Yougoslavie, tuant trois journalistes chinois et blessant plus de 20 diplomates chinois. Le peuple chinois n’oubliera jamais ces atrocités barbares de l’OTAN et ne permettra jamais que cette tragédie historique se répète. 

L’OTAN prétend être une organisation défensive, mais en réalité, elle a violé à plusieurs reprises le droit international et mené une guerre gratuite contre des États souverains, sapant la paix mondiale et régionale et tuant et déplaçant un grand nombre de civils innocents. Dans sa quête aveugle de « sécurité absolue », l’OTAN s’est engagée dans cinq vagues consécutives d’expansion vers l’Est après la fin de la guerre froide, ce qui n’a pas rendu l’Europe plus sûre, mais a plutôt semé la graine du conflit entre la Russie et l’Ukraine, ravivant les flammes de la guerre sur le continent européen. 

La guerre froide est terminée depuis longtemps. L’aspiration commune de tous les pays du monde est de promouvoir la paix, la coopération et le développement. L’OTAN, dirigée par les États-Unis, devrait apprécier correctement la situation et procéder aux ajustements nécessaires. Elle devrait abandonner la mentalité de la guerre froide, cesser de provoquer la confrontation des blocs et de créer des tensions en Europe, en Asie-Pacifique et dans le monde. Les États-Unis et l’OTAN devraient prendre des actions concrètes pour apporter de solides contributions à la paix, à la stabilité et au développement dans le monde.

Reuters : Le Conseil olympique d’Asie annonce qu’il va reporter les Jeux asiatiques qui devaient initialement se dérouler en septembre dans la ville chinoise de Hangzhou. Il annonce également qu’il va annuler les Jeux asiatiques de la jeunesse prévus en décembre dans la ville chinoise de Shantou. Le Ministère des Affaires étrangères peut-il commenter la raison de ce report et dire s’il est dû à la COVID-19 ?

Zhao Lijian : Le Conseil olympique d’Asie a publié un communiqué de presse. Pour plus de détails, je vous renvoie aux autorités compétentes.

Hubei Media Group : Selon des reportages, l’AIEA a publié un rapport technique sur la visite de son groupe de travail technique au Japon en février de cette année afin d’évaluer le traitement des eaux radioactives de Fukushima. Le rapport note les progrès significatifs réalisés par le Japon dans la préparation du déversement de l’eau radioactive dans la mer. La Chine a-t-elle un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : La Chine a pris note du rapport technique concerné et l’examine. Il semble qu’il s’agisse d’un résumé de la mission d’examen du groupe de travail technique de l’AIEA au Japon en février, sans aucune opinion concluante. Le rapport présente un certain nombre de suggestions d’amélioration technique sur des questions telles que la caractérisation de l’eau radioactive de Fukushima, l’évaluation de l’impact environnemental, les programmes de surveillance des sources et de l’environnement, et la participation des parties prenantes. Cela confirme également les préoccupations légitimes de la communauté internationale concernant le plan d’élimination du Japon. La partie japonaise n’a pas encore fourni d’explication convaincante sur les préoccupations de la communauté internationale concernant la fiabilité des données relatives à l’eau radioactive, l’efficacité des installations de traitement et l’incertitude quant à l’impact environnemental.

Il convient de souligner que le groupe de travail n’a pas évalué les autres options d’élimination, à l’exception du plan de rejet dans l’océan. Par conséquent, l’AIEA n’a pas été en mesure d’effectuer une évaluation approfondie de la meilleure option. Au moment même où le groupe de travail effectuait sa mission d’examen, le Japon a fait avancer les procédures d’approbation concernant le plan de rejet en mer et la construction des infrastructures correspondantes. De tels actes, au mépris des préoccupations des différentes parties, dans le but de les mettre devant le fait accompli, sont extrêmement irresponsables.

Une fois de plus, nous exhortons le Japon à prendre au sérieux les préoccupations raisonnables et légitimes de la communauté internationale et du public japonais, et à rechercher un moyen d’élimination approprié en consultant pleinement les agences internationales compétentes et toutes les parties prenantes, y compris les pays voisins, au lieu de s’obstiner sur son plan de rejet en mer et de le faire avancer. 

Phoenix TV : Le sous-secrétaire du Département de la sécurité intérieure des États-Unis, Robert Silvers, a déclaré lors d’un événement organisé par un groupe de réflexion le 3 mai que la Chine était le plus grand rival stratégique à long terme des États-Unis et que ses activités de piratage informatique constituaient une menace pour les États-Unis. Il a ajouté que les investissements de la Chine dans l’infrastructure numérique des pays en développement pourraient étendre la surveillance par la Chine du contenu du cyberespace, et que le lancement de la Déclaration pour l’avenir de l’Internet par les États-Unis est une étape importante en réponse aux actions de la Chine. Par ailleurs, l’ancien chef d’état-major de l’armée de l’air américaine a déclaré que les États-Unis seront incapables de réagir si la Chine et la Russie coopèrent dans le domaine de la cyberguerre. Avez-vous une réponse à formuler ?

Zhao Lijian : Nous rejetons fermement les remarques des fonctionnaires américains qui ne correspondent pas aux faits et qui sont faites à des fins politiques. 

En fait, afin de maintenir leurs avantages et leur position de monopole dans le cyberespace, les États-Unis ont enfreint les règles et agi de manière irresponsable et sans scrupules pour entraver le développement de l’Internet et du numérique en Chine. 

Afin de limiter le développement de la Chine, les États-Unis ont violé des règles et sont même allés jusqu’à diviser l’Internet et contraindre certains pays à signer la soi-disant « Déclaration pour l’avenir de l’Internet », ont abandonné le multilatéralisme et les plates-formes de l’ONU, et ont tenté de remplacer les règles multilatérales par un ensemble de règles qui conviennent à leurs petites cliques. 

Afin de réprimer les entreprises chinoises, les États-Unis ont utilisé tous les moyens et astuces possibles pour entraver et sanctionner les entreprises chinoises sous le prétexte de la sécurité nationale et des droits de l’homme, tout en colportant leurs propres produits immatures dans le but de soutenir les entreprises américaines. Ce que font les États-Unis, c’est en fait poursuivre une politique industrielle malveillante au nom des droits de l’homme et de la sécurité. Il ne s’agit pas de concurrence loyale, mais d’obstruction mal intentionnée. 

En ce qui concerne les cyberattaques, les États-Unis mènent depuis de nombreuses années des vols massifs, systématiques et aveugles de données et d’informations dans le monde entier. Ils ont également fourni des cyber-technologies et des cyber-armes offensives à d’autres pays, n’ont pas ménagé leurs efforts pour intégrer les forces de cyberattaque de leurs alliés, ont diffusé de la désinformation sur le « piratage informatique de la Chine » et ont tenté de poursuivre un déploiement avancé dans le voisinage de la Chine. Tous ces comportements sont hautement irresponsables. 

Dans la poursuite de leurs propres intérêts sur les questions relatives au cyberespace, les États-Unis ont créé des divisions, incité à la confrontation et contraint d’autres pays. Cela a gravement porté atteinte à la solidarité de la communauté internationale et entravé les efforts mondiaux visant à promouvoir la gouvernance mondiale dans le cyberespace. 

Le cyberespace est partagé par toute l’humanité. Maintenir un cyberespace ouvert et inclusif et suivre la loi du développement économique et technologique du cyberespace est la tendance générale. Maintenir un cyberespace pacifique et sûr et partager les dividendes du progrès de l’Internet et du numérique dans un environnement équitable, juste et non discriminatoire est l’aspiration commune de tous. Les États-Unis devraient se tenir du bon côté de l’histoire, prendre davantage en compte les intérêts communs de la communauté internationale et cesser immédiatement leurs remarques et comportements irresponsables. 

Global Times : L’amiral Charles Richard, commandant du commandement stratégique des États-Unis, a déclaré lors d’une audition le 4 mai que Washington est confronté à un « risque accru de dissuasion nucléaire face à la Russie et à la Chine », et que la Chine utilisera probablement la coercition nucléaire à son avantage à l’avenir. Quel est le commentaire de la Chine ?

Zhao Lijian : Certaines personnes aux États-Unis ont fait l’apologie de diverses versions de la soi-disant « menace nucléaire chinoise ». Peu importe le nombre de fois qu’elles ont été rabâchées, ces allégations sont trop souvent pleines de conjectures et de préjugés. Ces personnes font du sensationnalisme afin d’obtenir une plus grande part dans la lutte budgétaire du Congrès, le but ultime étant de maintenir et de renforcer la capacité nucléaire des États-Unis. Le fonctionnaire que vous avez mentionné a de nouveau appelé les États-Unis à développer de nouvelles armes nucléaires à faible rendement, après avoir argué de la prétendue « menace nucléaire de la Chine et de la Russie ». Sa véritable motivation, qui est de promouvoir l’expansion militaire, est mise à nu. 

Comme chacun le sait, les États-Unis sont la principale source de menace nucléaire dans le monde. Dotés de l’arsenal nucléaire le plus important et le plus avancé au monde, les États-Unis continuent d’investir mille milliards de dollars pour améliorer leur « triade nucléaire », développer des armes nucléaires à faible rendement et abaisser le seuil d’utilisation des armes nucléaires. De plus, les États-Unis se sont retirés des instruments juridiques de contrôle des armements, notamment le Traité sur la limitation des systèmes de missiles antibalistiques et le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, et ont refusé de ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. Ils continuent de déployer des systèmes antimissiles mondiaux et cherchent à déployer des missiles balistiques de portée intermédiaire à lanceur terrestre en Europe et en Asie-Pacifique. Ils créent de petites cliques obsédées par la mentalité de la guerre froide en vendant des sous-marins nucléaires à l’Australie et en renforçant le parapluie nucléaire des États-Unis. Il y a peu, les États-Unis ont envoyé des signaux négatifs sur la révision du dispositif nucléaire en refusant d’abandonner la politique de dissuasion nucléaire basée sur l’emploi en premier des armes nucléaires. 

La Chine suit une stratégie nucléaire d’autodéfense et maintient ses forces nucléaires au niveau minimum requis pour préserver la sécurité nationale. Nous restons attachés au non-recours en premier aux armes nucléaires à tout moment et en toutes circonstances, et nous nous engageons sans équivoque et sans condition à ne pas utiliser ou menacer d’utiliser des armes nucléaires contre des États non dotés d’armes nucléaires ou des zones exemptes d’armes nucléaires. Cette politique reste claire et cohérente. La Chine s’oppose à toute forme de théorie de la « menace nucléaire chinoise ».

Les fonctionnaires américains devraient immédiatement cesser de jouer au voleur volé et en rejetant la faute sur les autres. Les États-Unis devraient, conformément au consensus international, assumer avec sérieux leurs responsabilités particulières et primordiales en matière de désarmement nucléaire, et continuer à réduire de manière substantielle leur arsenal nucléaire de façon vérifiable, irréversible et juridiquement contraignante. Les États-Unis devraient adopter la même politique nucléaire que la Chine afin d’apporter leur part de contribution à la réduction des menaces nucléaires et à la promotion du désarmement nucléaire.

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